Un bossu dans ma coulée

A l’occasion de nos pérégrinations halieutiques, il nous arrive à tous de vivre des mésaventures, anecdotes ou péripéties en tous genres. Celle que je vais vous raconter, vécue sur les berges de la nive des Aldudes, dépasse l’entendement.

Après le traditionnel casse-croûte du midi, je me trouvais dans un endroit particulièrement sauvage, confortablement assis en face d’une belle coulée où, depuis quelques semaines, une fario bien dodue jouait avec mes nerfs.

N’apercevant l’ombre d’un gobage, je rentrais dans un doux état de somnolence lorsque j’entendis des bruits de pas derrière moi.

Je vis alors un homme d’une cinquantaine d’années à la mine patibulaire s’asseoir sans un mot à deux mètres de l’endroit où je me trouvais.

Légèrement pétrifié, je le devins complètement quand je me rendis compte du coin de l’oeil qu’il était en train … d’enlever son pantalon et ses chaussures. Je le vis ensuite avec stupeur se mettre torse nu et se lever en direction de la rivière, vêtu d’un maillot de bain pour le moins disgracieux.

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Je n’entretiens aucune animosité particulière à l’encontre des bossus mais lorsque je constatais que cet homme l’était, et qu’il allait à l’évidence faire trempette à mes pieds, j’ai du me pincer pour vérifier que je n’étais pas en train de faire ma traditionnelle petite sieste digestive.

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Une fois arrivé au milieu de la rivière, l’homme au dos gibbeux effectua un splendide plongeon au beau milieu de la coulée que je couvais discrètement depuis presque deux heures et je crus halluciner lorsqu’il  se mit à faire quelques mouvements d’une nage pour le moins singulière..

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L’homme est ensuite revenu sur la berge. M’a t’il regardé ? Je n’en sais rien car j’ai eu soudainement un irrépressible besoin de relacer mes chaussures avec une grande application. Enfin, dans un silence de cathédrale, cette réincarnation de Quasimodo (celle-là, je ne pouvais pas la louper ! )  s’est rhabillé et s’en est allé.

Durant ce quart d’heure hallucinant, nous n’avons échangé ni un mot, ni un regard.

Bien sur, il convient de voir dans ce petit récit aucune quelconque intention de moquerie de ma part, mais simplement une envie de partager un « grand moment de solitude ».

 

8 réflexions sur “Un bossu dans ma coulée

  1. Tu n’as rien compris Pierrot, tu es un privilégié, tu as rencontré les génie des lieux, peut être même l’esprit de la rivière! Rahlallala tu manque de poésie …. 😉

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  2. Salut,

    Effectivement, c’est une histoire peu singulière…
    Je peux te rassurer en te disant qu’ en 2014 je me suis retrouvé nez à nez avec un homme d’ une bonne cinquantaine d’ années complètement à poil sur les bords de la Dordogne !!
    Revenant d’ un coup du soir à la frontale, je peux affirmer que ça fait un drôle d’ effet !! En marchant j’ ai entendu du bruit… je pensais à un animal… putain le choc quand il s’ est levé !!
    D’ ailleurs il fut aussi surpris que moi. Il était allongé sur les galets dans les bois qui bordent la rivière. Moins décontenancé que moi il me demanda si la pêche fut bonne… j’ ai dit non, bonne soirée, et je me suis arraché de là !!
    Chaque fois que je longe la Belle après un coup du soir je pense à cette histoire… J’ en ris encore, mais j’ aimerai franchement éviter que ça se reproduise…
    A+
    Xavier, alias CDLO87

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